Les étapes de notre road trip (cliquer dessus pour un plus larges descriptifs et toutes les photos)

L’Andalousie, on ne pensait que trop la connaître, pour y être allés souvent quand nous avions moins de la moitié de notre âge actuel, dans ce petit village côtier de Torrenueva, dont la seule spécialité – mais qui m’a Ô combien manqué cette fois – est la « leche rizada », sorte de milkshake parfumé à la cannelle. Le but cette fois était de la parcourir en long et en large, notamment pour transmettre aux enfants une espèce d’héritage familial, mais aussi une vraie culture.

 

Parce que si l’Andalousie est si typique, c’est parce qu’elle tient ses particularités de son histoire singulière, et quasi unique : au 8eme siècle, elle était mise sous domination arabe. Les berbères ont créé ce qui était alors appelé Al-Andalous, comprenant toute la péninsule ibérique. Ce n’est qu’au 15eme siècle que les Rois Catholiques entamèrent la « Reconquista », faisant de l’Espagne et du Portugal des territoires chrétiens.

Mais c’est de ce métissage qu’est née l’Andalousie, principalement. Le plus célèbre lieu de visite est d’ailleurs l’Alhambra, qui brille de mille feux de son passé oriental sublime. Quant à la Mezquita-Catedral de Cordoue, elle est absolument unique en son genre, combinant les 2 influences dans un ensemble architectural tout particulièrement étonnant. Et comment oublier Séville ? Si la cathédrale semble très européenne, sa « Giralda » et l’Alcazar voisin nous rappellent que la ville bénéficie aussi de ces origines.

S’il ne fallait d’ailleurs retenir qu’une seule ville à visiter parmi ces 3 classiques, je retiendrais cette dernière. Elle dispose d’énormément d’atouts et de lieux d’intérêts, de palaces hybrides en manifestations religieuses.

Avec la cuisine turque, la gastronomie andalouse fait partie de mes favorites. Une cuisine simple mais ayant du caractère, une cuisine du soleil, de la mer. Et une cuisine qui continue à être abordable, même dans les endroits touristiques. Les célèbres tapas sont devenus notre quotidien, picorant dans les assiettes disposées au centre de la table au gré de nos envies et de notre faim ; et buvant la tout aussi célèbre mais incontournable sangria, qui a ce don de rafraichir tout en détendant !

En bord de Méditerranée, Malaga est une ville complète. Une longue plage, un port moderne, un centre-ville animé. On pourrait facilement y passer 1 semaine sans s’y ennuyer, voire 2. Mais la sédentarité n’est définitivement plus mon mode de voyage !

Par contre, de là, et en étant motorisé, il y a beaucoup d’activités réellement intéressantes à faire. Grenade n’est finalement pas si loin que ça, mais plus près encore, le Caminito del Rey, randonnée sur passerelles le long d’un cours d’eau, est un réel incontournable. Pas très loin non plus, El Torqual de Antequera, autre randonnée en moyenne montagne, vaut franchement le déplacement aussi pour la particularité de la taille des roches. Ces incursions dans les terres valent franchement le déplacement et les demis-journées à y consacrer.

Et puis il y a tous les villages, dont les fameux « villages blancs ». Setenil de las Bodegas vaut aussi totalement le détour. Jerez de la Frontera aussi. Frigiliana, Nerja, ou même Marbella dans un tout autre style.

Tout à l’ouest de la région, nous avons découvert Cadix, qui peut valoir un détour si on est dans le coin. Par contre la palme du site intéressant revient sans conteste à El Rocio, village non bitumé ! Je ne sais pas si l’envie de ressembler à un village de western est une volonté touristique ou une véritable tradition, mais purée, ça fonctionne ! Dès l’entrée, on comprend qu’on arrive dans un tout autre monde, et les cavaliers sont presque aussi nombreux que les voitures ! E-TO-NNANT ! En bord d’un parc naturel permettant à des milliers de chevaux de paître tranquillement dans des près salés, je me félicite d’avoir fait le détour, sur la route de l’Algarve.

Au Portugal, les 3 jours que nous y avons passés ont confirmé l’image que je m’en faisais. Un bord d’océan fait de falaises spectaculaires, entre lesquelles certaines plages de sable s’immiscent discrètement. J’adore ! Bien plus que le littoral andalou, d’ailleurs !

Nous avons ainsi parcouru près de 2.100 km de Séville à Séville, en 15 jours. Mais ce n’est pas le plus impressionnant, puisque si je devais cumuler les kilomètres parcourus à pied, on comprendrait sûrement mieux pourquoi ma femme préférait nos vacances … quand on n’avait pas les moyens de trop bouger !! ^^

 

Les kilomètres sont une chose, les dégradés en sont encore une toute autre. A part Séville, et un peu Cordoue, je ne me rappelle pas de la moindre visite sur terrain plat ! Alors OK, c’est ce qui fait la beauté des panoramas, mais parfois, on jure !

J’ai déjà parlé de l’amabilité toute relative de certains locaux … Il se peut toutefois – espérons-le – que ce comportement soit temporaire, et le fruit d’une crise qui nous a tous un peu mis à cran … Crise qui, par ailleurs, si elle n’a pas disparu, commence enfin à montrer des signes de fatigue. Tant dans sa dangerosité que dans l’approche et la peur que nous lui accord(i)ons. Si énormément de monde porte le masque en rue, et si ce masque reste obligatoire pour les visites, tout le reste semble tendre vers une certaine normalité, sans pass sanitaire. Alors oui, la région est rouge sur la carte des voyages. Oui, elle l’a été bien avant le reste de l’Espagne et d’autres pays européens. Mais en tant que vacciné, une fois la frontière passée – sans encombre -, je ne me suis jamais senti en situation pénible à cause de ce foutu virus.

Le plus chi***, ce fut encore quelque chose que l’on ne devrait pas pouvoir critiquer, mais je le (re)fais quand-même : la gestion du trafic. Je n’ai aucune stat de sinistralité en Espagne, mais je pourrais parier une main que le nombre de victimes de la route est inférieur à ce que l’on connaît chez nous ! Des ronds-points partout, des feux à ne pas savoir qu’en faire (mention spéciale à Malaga, insupportable à ces propos), des dos d’âne à des endroits inappropriés, des stries, et enfin, un accès absolument partout aux véhicules ! C’est IN-FER-NAL !! El Rocio, dont je parlais plus haut, serait juste génialissime si l’accès en voiture y était interdit, en organisant des navettes en calèches par exemple. Setenil, Arcos, le centre de Séville ou de Cordoue … quel plaie finie ! Je fais partie des coupables, me disant trop facilement que je ne changerai rien à l’attitude générale en modifiant la mienne, mais je plaide pour qu’on m’oblige à m’organiser autrement !

Je voudrais revenir sur une anecdote à propos des voitures encore : quand on entre au Portugal, les touristes doivent aller enregistrer leur carte de crédit à une borne. Ensuite, sur les autoroutes, il y a des portiques avec caméras qui scannent la plaque et appliquent ainsi automatiquement la taxe, qui va de 0.25€ à 0,55€, selon les tronçons et selon les distances, j’imagine. Aucune file, aucun paiement excessif, aucun poste de péage, rien. C’est génial ! Quand je pense qu’en Belgique, carrefourd e l’Europe, on réfléchit depuis des lustres à comment organiser le paiement d’une taxe kilométrique, notamment sur les véhicules étrangers …. Comme d’habitude, si on avait l’humilité de regarder ce qui se passe bien ailleurs … !!

Alors, on y va en Andalousie et en Algarve ? La question ne se pose pas vraiment, en fait. C’est une évidence. C’est une des destinations très proches les plus variées. Elle n’a, par sa mixité historique et religieuse, absolument aucun « concurrent » dans le monde. Quand, dans l’imaginaire collectif, et même sa réalité, elle reflète un pays de fête, de soleil et d’oisiveté, ce serait faire injure à l’Andalousie de la réduire à si peu ! L’Andalousie est réellement exceptionnelle !

 

Mais il faut bien tenir compte que les distances imposent de disposer d’un véhicule pour l’apprécier pleinement et à sa juste valeur. Et tenir compte de la météo. Nous avons eu chaud, mais bien moins que ce que je craignais avant de partir. En fait, il semble que l’on a zigzagué entre les fronts de chaleur ! Nous avons connu des périodes à 35° en pleine « siesta », mais jamais non plus les 48° qu’il semble y faire à l’heure où j’écris, à Séville, par exemple. Le mieux est plus que probablement d’y aller au printemps, si on a le choix …

Et combien de temps ? Nous sommes partis 15 jours, mais en-dehors de 4 jours à Malaga un peu plus calmes, mon absence de satiété culturelle et ce côté hyperactif qui semble prendre le pas sur ma personnalité de voyageur ne nous a pas donné beaucoup de répit. Alors soit il faut faire des choix – et donc renoncer -, soit il vaut certainement mieux prévoir un peu plus de temps. Ou plusieurs voyages ! Car nous avons, par exemple, complètement laissé de côté la région d’Almeria.

Laisser un commentaire