Dubaï / 2020

Qu’est-ce qui rend les choses impossibles ? Souvent, c’est l’argent. Si les réserves pétrolières sont en diminution, les familles dirigeantes de Dubai peuvent tout de même se reposer sur un véritable trésor cumulé durant toute ces années d’or noir !

Et que fait-on d’un trésor dans une zone relativement peu hospitalière ? On prouve au monde que tout est possible !

À Dubai, il est difficile de lever les yeux sans apercevoir une grue. La ville est une perpétuelle machine à créer. Oui, j’ai décidé de faire cette interprétation des chantiers.

Le revers de la médaille, c’est évidemment que l’on peut se dire que la ville ne sera jamais finie. Mais bon … on pinaille, il faut bien l’avouer. Toute création est un peu comme une toile de peintre non finie. Et on attend l’œuvre finale. C’est une ville-musée. Ne disposant pas d’endroits ni d’histoire pour consacrer un art ancestral, Dubai est une ville qui se découvre le regard haut. Il ne faut surtout pas se brider l’esprit par défaut de vestiges. Sinon, on passe à côté de ce que la ville propose.

Avant de visiter le « vieux Dubai » demain, j’ai consacré la journée aux quartiers de la Marina et JBR. Et la conclusion, c’est que je passerais volontiers des vacances en familles sur cette limite « sudiste » de la nouvelle ville.

Le golfe persique offre à la mer une couleur verte qui respire la chaleur. Mais surtout, le quartier est très diversifié ! Pendant que Madame se prélasse au soleil d’hiver, Monsieur peut aller se vautrer sur une terrasse pour prendre un verre ou, évidemment, fumer la chicha ! Pendant que, de leur côté, les enfants s’amuseront dans les espaces qui leur sont consacrés, évidemment à la hauteur de la réputation de la ville (mini parc aquatique sur la « digue » !).

Puisqu’il faut bien pousser le curseur de la critique dans les deux sens, je regretterai que le caractère islamique des émirats entraîne une absence beaucoup trop répandue d’alcool ! Apercevoir une image de bière est d’abord comme un mirage au milieu du désert, et parfois le devient réellement quand, posté devant les bouteilles, on se rend compte qu’elles sont toutes sans alcool !!

Autant j’approuve la proposition de ce qu’ils sont, autant j’ai un peu plus de mal si on m’impose leur mode de vie, alors que le mien n’a rien d’offensant. Un peu comme si, chez nous, on refusait de vendre de la viande halal …

Après ça, ces critiques sont aussi comme une vertu : les débordements semblent totalement inexistants ! Pas le moindre signe de nervosité de quiconque, à part peut-être les mères avec leurs enfants, pourris gâtés. Tout au plus quelques coups de klaxon, discrètement. Pas le moindre signe de vandalisme, pas un tag sauvage, pas même un déchet qui traîne.

Preuve que la ville se veut éminemment touristique : des ouvriers passent leur journée à traquer le moindre petit papier qui traînerait, ou à balayer le sable qui s’aventurerait ailleurs que sur sa plage. Comme pour s’occuper un minimum. On se croirait dans un parc d’attraction Disney !

Au risque de me répéter, la Marina de Dubai est un véritable musée. On tourne autour du nouveau canal la tête en l’air. Tous les gratte-ciels rivalisent les uns avec les autres pour affirmer leur identité, parfois leur défiance des lois de la physique !

Pour faire toutes ces découvertes, l’hiver européen est une période parfaite. Il fait 22 à 25 degrés, une brise permanente rafraîchit l’air. On est bien loin des 40 à 45 degrés de l’été ! Bien que tout soit climatisé, y compris les cabines d’attente du bus (!), je n’ose imaginer les déplacements et les visites sous une canicule assommante.

Dubaï, c’est presque 3 millions d’habitants ! Mais il faut y ajouter entre 25 et 30 millions de touristes attendus en 2020 !! Ce qui veut dire que la ville grouille d’une moyenne mensuelle de près de 5 millions de personnes. On est encore loin des quelques 10 millions de New-York, mais on est aussi aux antipodes de la vie de la mégalopole américaine. Ici, on sent que la ville appartient encore dans chaque centimètre carré à ses propriétaires-bâtisseurs. Je serais curieux de connaître les sanctions appliquées à ceux qui voudraient faire les malins …

Preuve que le tourisme est le fer de lance des dubaïotes, un quartier entier est orienté sur le tourisme … médical ! Dubaï s’est même fixé un objectif chiffré : 500.000 touristes qui y viendraient juste pour se faire soigner, quel que soit le bobo !

Dubaï a décidé, concrètement, de bannir le mot « impossible » de son vocabulaire. Après la construction du Burj Al Arab, cet hôtel en forme de voile connu du monde entier, un groupe d’une centaine d’îles est en cours de construction au large pour construire des maisons « hippocampes », dont certains niveaux seraient immergés dans la mer !! De son côté, pour construire une « simple » arche, un riche sud africain a commandé 58.000 kilomètres de câbles d’acier (cinquante huit milles) !!! Du pur délire !

Mais un délire qu’on est ravi de contempler. Les toiles de peintres n’imposent aucune limite à l’imagination. Les cheiks non plus !

 

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