Dubaï / 2020

Il y a bien longtemps maintenant – far, far away -, j’ai eu la grande chance de visiter une (petite) partie de l’Inde. Mais j’étais bien trop jeune. Je me souviens avoir été véritablement frappé par le choc des cultures. Mais je n’avais pas les armes pour en « apprécier » les subtilités.

Et à propos de subtilités, de ce que je pense avoir gardé comme information, les castes, qui classent les hommes selon leur naissance, ne sont pas perçues par les autochtones comme des injustices, mais comme un fait, une mission, un défi.

Je ne pensais pas retrouver de sitôt ce modèle de société. Et pourtant. Pour des raisons que j’expliquerai une autre fois, me voici à … Dubai !

L’Inde et Dubai n’ont pratiquement rien en commun. Si ce n’est ce système de castes. Version moderne. Certains parlent par contre de racisme. Les Emiratis, largement minoritaires dans leur ville (moins de 20%) sont les témoins des familles dont les racines sont ici. Et ils détiennent le pouvoir, politique et économique.

On compte ensuite 2 autres classes d’immigrés : ceux de tendance plutôt occidentale, assez bien vus. Ils importent leur know-how, leur plus-value au pays. Et puis les orientaux. Principalement constitués … d’indiens, pakistanais, sri-lankais. Eux amènent leurs mains pour faire tout ce que les autres ne veulent pas faire.

Et de fait : des chauffeurs de taxi aux vigiles des magasins, des ouvriers en bâtiments aux caissières, aucun n’est capable de trahir son origine si typée, jusque dans leur anglais si particulier !

 

Se plaignent-ils ? Non. Pas que je sache et pas de ce que j’en ai lu. Avec un métier parfois pourri pour servir la noblesse, ils peuvent nourrir une famille entière chez eux ! Et c’est le but. Dubai est leur eldorado. Le rêve américain en moins, peut-être. Ils savent qu’ils ne trouveront pas un gisement d’or, mais ce qu’ils ont trouvé leur suffit amplement. Alors quoi ? Faut-il en vouloir aux puissants ?

D’autant que, consciente de l’utilité de cette main d’œuvre, les Emiratis ne sont pas les derniers à protéger leurs mandaïs, un peu comme Leonardo Di Caprio connaissait la valeur de ses nègres !

Alors appelons ça comme on veut, chez ceux qui vénèrent tant la critique : racisme, esclavage … il est un fait que les uns et les autres ont trouvé une complémentarité telle qu’ils ont construit le Dubai d’aujourd’hui. Et croyez-moi, il fallait de la bonne volonté de tous pour un tel résultat.

Dubai veut faire parler de lui. Et il y parvient. Il veut être toujours plus. Le plus grand réseau de métro sans chauffeur, la plus haute tour du monde, la plus haute tour d’habitation du monde, un hôtel 7 étoiles unique au monde, 3 golfs classés dans les 100 meilleurs parcours du monde, l’aéroport le plus fréquenté au monde, les plus grandes surfaces commerciales du monde.

Tout doit être toujours plus, à Dubai.

Et pourtant, ça marche. Contrairement à Las Vegas qui est un mirage au milieu du désert, Dubai à sa légitimité, sa vraie vie. A la manière de tant d’autres villes qui se sont revendiquées « meilleures » avant elle, Dubai veut être la meilleure d’aujourd’hui.

Après ma première journée, je ne serais pas loin de penser qu’elle l’est en effet. J’ai été transféré de l’aéroport à l’hôtel en Tesla ; je me suis déplacé en métro autonome, dans cette ville de près de 3 millions d’habitants, sans aucune tension et sans aucune attente ; j’ai marché des kilomètres un peu partout sans ressentir une once d’agressivité de quiconque ; j’ai parcouru des « malls » commerciaux dantesques, fortement fréquentés jusqu’à l’heure de … 23h un lundi, par tous types de visiteurs, et axés autour de l’amusement ; j’ai vu une architecture moderne, tournée vers l’avenir.

 

On dit depuis longtemps que les réserves de pétrole des émirats s’amenuisent fortement. Ils ont donc tablé sur le tourisme. Et pour ce que j’en ai vu, eux qui s’étendent de tout leur long sur le bord de mer, ils pourraient bien encore le faire avec grande distinction.

Dubai est à voir absolument. Un must see. La suite me dira si Dubai serait une ville à vivre. Mais j’adore cette expression qui dit qu’on n’a jamais une seconde occasion de réussir sa première impression. Ce fut le cas.

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