Everglades / Marais / Cypres / Seminoles

Comme déjà évoqué, quand on s’attend trop à quelque chose, le risque de la déception est proportionnel à l’excitation de la découverte. Heureusement, l’exception est faite pour confirmer la règle. Ou les exceptions …

Les Everglades sont des marais gigantesques et naturels. 3 jours ne suffiraient pas à en découvrir toutes les facettes.

On commence par le « Bird Rookery Swamp Trail ». Le guide l’annonce comme une balade d’environ 30 minutes. Le panneau à l’entrée présente une boucle de 12 miles, soit prêt de 20 km. Qu’on m’amène le Kénian qui a fixé les temps de visite ! Toujours est-il que c’est gratuit, sauvage. Tellement sauvage qu’il faut une attention de chaque instant pour apercevoir un animal. Au bout du compte, on estime qu’on s’en sort bien : pas mal d’oiseaux, des petites tortues, un dos de jeune alligator, et un couple so cute de ratons laveurs. Pas de Lynx, pas d’ours, à la grande déception de ma femme qui s’était donné pour mission d’en apercevoir !

L’étape suivante nous mène à 30 minutes de là au « Corkscrew Swamp Sanctuary ». Qu’on m’amène l’animal qui a créé ces noms imprononçables ! Alors la, c’est 14$ américains la visite. Et vous savez quoi ? On n’a rien vu ! Ah si : des cyprès ! Plein de cyprès de toutes les tailles, de tous les âges.

Pour le reste, le néant. 2,25 miles de néant, mais un beau néant, il faut l’avouer. On se balade sur des ponts en bois, on admire et on écoute le son silencieux de la nature … et de l’un ou l’autre gosse indiscipliné.

On part ensuite au « Billie Swamp Safari ». Et là, il fallait que ça arrive, le GPS a déconné. À plein tube ! On a crapahuté sur des chemins de terre pendant une bonne demi-heure pour se retrouver au beau milieu d’une ferme ou plein d’indiens semblaient se demander s’il devaient fuir dans les champs en voyant des inconnus débarquer !! Cul de sac pour nous. Un couple débarque dans un énorme pickup blanc et nous invite suffisamment fermement à nous arrêter … ok, on reste calmes …

– Sorry but we have a big problem with our GiPiEss …

– I see djxhsjskfbehsdh, répond la dame d’une petite soixantaine d’années, directement sortie d’un film de Clint Eastwood.

On finit par comprendre qu’on n’est pas les premiers à se perdre ici mais que donc … on doit rebrousser chemin !! Bon, les gars, on est en vie, on va gentiment refaire le crapahutage inverse ! En fait, les gens étaient plutôt (très) sympas, mais le mec mal rasé avec sa casquette et sa chemise ouverte nous a répété 2 fois :

– Be safe

Ben oui on va être prudents ! Pourquoi ? Tu comptes nous choper en prenant un raccourci ?!

Je roule droit devant, pour la première fois sans respecter les limitations de vitesse ! L’avantage des USA, c’est que les rues sont rectilignes à perte de vue. On trace. Une tortue traversant le chemin a juste eu le temps de se recroqueviller dans sa carapace, comme dans les dessins animés, pour éviter un coup de pot d’échappement ! ^^

On arrive au ranch avec du retard sur le programme. On engloutit un Xieme burger, des Zieme nuggets, et on est prêts pour … l’airboat ! Ce bateau plat propulsé par une énorme hélice est une tuerie ! Des oiseaux de toutes les couleurs s’envolent partout autour de nous, des alligators somnolent sur les rives, des tortues nagent à leur rythme, un buffle à moitié immergé broute tranquillement des plantes flottantes, et on se prend des giclées d’eau marécageuse dans la tronche. Terriblement cool !

Je m’enhardis à mettre la main qui tient la GoPro à fleur d’eau. Notre viking de pilote, barbe rousse et extrémités de la moustache de 20 centimètres, le voit probablement et nous emmène dans un coin apparemment dépourvu d’intérêt … sauf que quand il remet les gaz, je vois un alligator qui passe juste sous le bateau, mais surtout juste sous ma main !! Bon, ok, on va filmer à hauteur d’homme, on n’est pas là pour perdre un bras !

Ceci dit, en fait, c’est pas bien méchant un alligator. Un panneau nous informe que le cerveau de ces bestioles mesure environ 3 olives ! Remarque, beaucoup d’hommes pensent aussi avec un cerveau à 2 olives, mais j’ai également appris que les plus dangereux étaient souvent ceux qui réfléchissaient le moins …

J’avais peur que ce tour soit un piège à touristes. Mais est-ce le fait qu’on est en-dehors de la période estivale, le tour a été génial, lent quand il le fallait, avec quelques accélérations bien senties. Excellent moment.

Le ranch est aussi un lieu de mini-zoo, mais avec animaux en cage. Je ne suis pas fan, même si on peut enfin voir de prêt pas mal de races des marais : le fameux lynx, la panthère, les loutres, des iguanes, des perroquets gigantesques, deux énormes tortues, et bien évidemment, nos abrutis de services : les alligators ! Dont Trump, une bête d’un autre temps, 5 mètres de long, quelques centaines de kilos. Il a dû jouer dans le dernier Jurassic Park ! En lisant en diagonale, il aurait été baptisé de la sorte en 96 quand le futur président était encore un mécène pour les parcs de Floride dont il chérit tant les golfs.

En principe, j’avais encore prévu d’aller voir un vrai village d’indiens, les Séminoles. Mais cette fois, j’ai bien trop présumé des distances et c’est la nuit tombée que nous atteignons la côte Est. Le voyage a été long aujourd’hui, mais très agréable tant qu’il faisait jour. Des oiseaux de toutes sortes s’envolaient dans tous les sens. Et on a dû éviter 2 tortues qui traversaient la route à leur aise.

J’ai pourtant ressenti un peu plus d’Amérique « profonde ». Beaucoup de mobilhomes défraîchis semblaient faire office d’habitations, on était à des années-lumière du Naples de la veille.

Il fait de plus en plus chaud, on a dépassé les 30 degrés aujourd’hui. Une chaleur humide. Quand je lis qu’il gèle en Belgique, je n’ai déjà pas envie de penser que ce va s’arrêter … mais on a le temps, demain est le premier jour du reste des vacances ! 🙂

Et on fonce dans les Keys, bordure septentrionale des Caraïbes ! On essaie de ne pas trop se réjouir pour éviter la déception, mais c’est compliqué, il faut bien l’avouer …

 

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