Nous avons besoin de perspective, Messieurs-Dames …

 

Quelle année ! Le temps a fait son œuvre, en plusieurs chapitre : après une observation lointaine et (légèrement) dédaigneuse de ce qui se passait loin de chez nous, nous avons ensuite, en quelques jours à peine, fermé tout ce qui pouvait l’être, cédant à une espèce de panique de l’inconnu. Puis, le temps d’une certaine victoire avait sonné, d’une relativisation aussi, et nous déconfinions en confiance. Confiance toute relative puisque, tout en rouvrant en grand toutes les frontières, on les refermait virtuellement en appelant à la responsabiité de tout un chacun. On avait alors eu 3 mois pour réfléchir à la suite, mais à nouveau, on cédait à l’improvisation. Mais tout allait pourtant bien. Il suffit de lire les courbes des chiffres officiels sur le site de Sciensano pour s’en rendre compte. Pas plus mal en tout cas. Ce n’est en effet qu’à partir de fin septembre que les contamniations ont connu un net rebond. Puis les hospitalisation à la mi-octobre. La reprise des écoles était une priorité politique, plutôt très compréhensible. Quant au télétravail, je n’ai pas entendu parler du moindre contrôle réel dans aucune entreprise que je connais. Il était donc fondamental d’identifier d’autres « bonnes » raisons à cette seconde vague …

 

A l’aide de quelques chiffres officiels, je voudrais utiliser notre histoire de 2020 pour comprendre ce qui a été fait ; mais surtout, pour imaginer ce qui peut l’être dès demain, ou plus exactement, dès le 5 janvier qui arrive. Aider, par la relativisation (quel horrible mot, je sais, pourtant c’est la base de la statistique que les experts utilisent !) à sortir de ces improvisations, de ces incohérences, et connaitre un futur proche plus serein, pendant que les politiques recommencent à nous mettre en garde alors que la seconde vague se termine.

 

Cette pandémie a supris tout le monde et, soyons de bon compte, les responsables politiques, et la surmédiatisation dont ils font l’objet (souvent de manière volontaire, et même utile), les ont exposés à leur propre improvisation, inévitablement jalonnée d’essais et d’erreurs, que les réseaux, dans leur grande méfiance généralisée face au pouvoir, se sont fait un plaisir d’épingler avec plus ou moins de nuance, et plus ou moins d’objectivité. Je n’y ai pas dérogé. Mais j’ai simplement l’humilité de me demander ce que j’aurais pu faire de mieux … sans pousser la réflexion jusqu’à y répondre concrètement ! C’est facile, je sais !

Parce que, reconnaissons-le, il n’y avait probablement pas de « bonne » attitude. Face à l’inconnu, il n’y a que des suppositions. Et dans les médias, seul l’aspect sensationnel occupait les Unes. D’une ministre de la santé minimisant le virus à une gripette, à des images terribles venues d’Italie, en passant par des chiffres de mortalité assénés de jour en jour, qu’aurions-nous fait, nous … ?!

Et puis, au-delà de nos élus et des échos médiatisés, nous avons fait la connaissance d’une nouvelle catégorie de « décideurs » : les experts. Dans un premier temps utilisés comme les paravents des responsables qui avaient le vrai pouvoir, on peut avoir le sentiment aujourd’hui, toujours par le biais de la presse, que ce sont maintenant eux qui font la pluie et le beau temps. Et qui se délectent d’un « on vous l’avait bien dit » quand les chiffrent, défavorables, tournent en leur « faveur ». On pourra toujours leur accorder le principe de prudence quand les évolutions sont positives mais qu’ils continuent à mettre en garde. Le souci, c’est de savoir quand leur parole est plus importante, et quand elle devrait être relativisée, elle aussi ? L’autre problème, c’est aussi de savoir si cette pandémie doit être le seul moteur de nos sociétés actuelles ? Car un certains nombres d’experts, ne leur en déplaisent, nous donnent le sentiment, comme les politiques, de vivre dans un monde qui n’appartient qu’à eux !

A diverses occasions, on nous dit cependant que le groupe d’experts tient compte d’autres aspects importants de la vie humaine que la simple virologie, mais concrètement, à part l’une ou l’autre tribune, qui peut témoigner d’une vraie prise en compte de l’aspect pschologique de cette crise ? Pire encore, qui s’y retrouve encore dans les groupes officiels, leurs dénominations, leurs compositions, ou leurs changement d’organigrammes ?

Pourtant, c’est bel et bien de cet aspect des choses dont on devrait parler. Une certaine forme de santé mentale.

De manière un peu arbitraire, d’un point de vue extérieur en tout cas, les politiques ont fixé des chiffres à atteindre avant de pouvoir penser à « revivre normalement ». Tout en ajoutant que nous ne ferions pas de technocratie, et que ces chiffres n’étaient donc qu’indicatifs. Autrement dit, une poignée de responsables élus (ou non !) continueront à décider de notre sort à tous. C’est le principe de notre démocratie représentative. Le débat théorique pourrait être long à ce sujet, mais il ne nous ferait pas avancer très concrètement.

Peu importe la multitudes d’incohérences que nous avons vécues ! Et ce « peu importe » est à la fois ironique, mais tout aussi salvateur : dans des sociétés où nous avons tous nos préférences, nos envies, nos priorités, nos valeurs, il faut bien qu’à un moment, en tant que société, justement et malgré tout, nous ayons une certaine cohérence, même dans … l’incohérence ! A moins de considérer que la cacophonie et le chaos ne puissent devenir un nouveau modèle.

Suivre les mesures politiques générales, y compris quand nous les méprisons, ne devrait pas être un choix. Juste un savoir vivre. Mais nos élus devraient aussi retenir que s’ils sont là où ils sont, c’est aussi, en théorie en tout cas, parce que le peuple les y a installés. Nous avons conclu ensemble un contrat de confiance, limité dans le temps.

 

Les politiques, de manière plutôt sage et humble, s’en tiennent aux avis des experts. Bien. Mais comme évoqué plus haut, il ne faudrait pas réduire le débat à la simple expression de la virologie. Car si elle est incontestablement mesurable (bien que je reviendrai sur ce point), tous les autres aspects de la vie humaine sont probablement aussi importants que les chiffres concrets. Les prisons seraient, autrement, des hâvres de paix !

Il est hors de question que je tombe ici dans le simplisme si régulièrement évoqué de la privation des « libertés fondamentales établies par la Constitution » (on deviendrait juriste en quelques lectures, à en lire certains). Ce n’est de nouveau pas tout à fait le débat ici. Encore une fois, en tant que société, nous devons nous contraindre à adopter des comportements qui ne nous plaisent pas, pour le bien commun. Un peu comme une famille : je ne suis pas en adéquation intime avec tout ce que pensent mes parents, mais si j’avais des symptomes, jamais je n’irais leur rendre visite au risque de leur refiler une « chance » de mourir ! D’ailleurs même sans symptome, je m’abstiens autant que possible.

Une société, ou une nation, c’est juste une grande famille …

 

Aujourd’hui, il existe pourtant une manière de réconcilier les chiffres et les sentiments. Par les uns, et par les autres.

Le plus difficile de cette pandémie, c’est d’être dans la perpétuelle attente du retour à la vie d’avant, sans savoir quand ce moment arrivera. Parce que ce faisant, on ne peut strictement rien prévoir, rien planifier, ne se réjouir de rien. Or, un voyage commence dès l’instant où l’on en rêve. Il est aisé de se passer d’une fête d’anniversaire pour soi ou pour un de ses enfants, si l’on sait qu’au prochain anniversaire, on pourra faire une fête deux fois plus grosse ! Et cette attente ne fait qu’exacerber la qualité de vie que nous connaissions, sans jamais nous en rendre compte ! Le plus difficile, c’est de ne pas avoir de perspectives.

La seule perspective qui nous a été offerte depuis le début de la crise, c’est que le virus disparaisse, comme tant d’autres l’ont fait … ! Et en attendant, complètement perdus dans la bonne attitude à avoir, les politiques ont simplifié le débat : nous devions protéger les plus fragiles par la solidarité des mesures. Tout fermer pour limiter les morts et les hospitalisations. Puis rouvrir quand la pression de la rue devenait un peu trop forte. Avouons ici que dans le cadre de l’échange entre eux et nous, le deal était respecté, plus ou moins selon les points de vue ! Car pour ne prendre qu’un seul exemple, quand on ferme un parc animalier en plein air, qui lui-même limitait déjà le nombre de visiteurs et respectait les mesures barrière à la lettre, alors que dans le même temps on nous dit qu’en plein air, le risque est quasi nul, il y a là un énorme simplisme qui pousse la population à ne plus rien y comprendre, et pousse donc un peu plus à la méfiance. On sait parfaitement que nos sociétés ne sont pas homogènes, et pourtant, on refuse même des exceptions objectives … C’est ça, tenir compte des autres aspects de la vie que la seule et unique virologie ?

Puis, la force de la seconde vague a rendu ses noblesses aux experts technocrates, pour qui il est évidemment assez aisé de proposer de fermer les vannes. De leur point de vue, où est le problème ?! Ces mêmes experts qui ne cessaient, par le biais des prime time qu’on leur réservait sur les plateaux télévisés, d’en appeler à la responsabilisation individuelle. Bien qu’ils sortent de cette manière de leur rôle stricto sensu, qui peut les en blâmer ? Le principe des lois est effectivement de rendre toute personne majeure responsable de ses actes. Et ne parlons pas de l’éthique personnelle, même s’il était très naïf de penser que chacun en dispose d’une dose suffisante !

Mais une fois de plus, quelle était notre perspective ? Puisque personne ne pouvait imaginer, à ce moment-là, l’arrivée aussi rapide d’un vaccin ! Donc on attendait, eux comme nous, en croisant les doigts, avides des chiffres du lendemain pour savoir si la courbe s’aplatissait. Ou s’il fallait conseiller de nouvelles « normes » et mettre une telle pression que l’on peut se demander si l’on ne se retrouve pas dans le cadre d’un lobby.

Pendant ce temps-là, nous découvrions une nouvelle vie de confinés. Et avouons-le à nouveau : pour une majorité d’entre nous, qui pouvions compter d’une part sur nos économies, et d’autre part sur … la solidarité de notre société par les aides d’Etat, le tout accompagné d’une météo plutôt favorable, nous redécouvrions donc des plaisirs simples avec un certain bonheur, finalement. Car en parallèle, nous nous disions, nous aussi, que « ça allait passer ». Voilà ce qu’était notre perspective, à court terme.

L’été est arrivé, et malgré son lot de nouvelles incohérences parfois « concrètement » honteuses, nous pensions tous avoir appris, d’une part, et pouvoir gérer la fin de la crise, d’autre part. Au diable les rumeurs, des semaines plus tôt, sur l’aspect très statistiquement établi d’autres futures vagues. Même les experts commençaient à se réjouir de cette exception statistique.

A l’aube de laisser derrière nous une année 2020 chaotique, pourtant, nous sortons timidement d’une seconde vague encore plus dévastatrice que la première, et on nous serine les risques d’une troisième, qui serait dévastatrice (tout comme devait l’être la seconde, ceci dit … la force des mots et des superlatifs) !

Mais pour commencer à donner des chiffres utiles, qui a réellement entendu parler de ceux-ci :

  • Durant la première vague, que j’ai arbitrairement limitée à la période allant de 15 mars au 15 mai 2020, soit 2 mois, 16.511 cas confirmés (chiffres Sciensano) ont été hospitalisés
    • 8.423 personnes sont décédées (en hôpital et hors hôpital, puisque l’on sait désormais, bien au-delà de la rumeur, que l’on devait régulièrement choisir et ne pas hospitaliser des personnes très âgées)
  • Durant la seconde vague, aussi fixée à 2 mois, soit du 1er octobre au 1er décembre, 22.352 cas confirmés ont été hospitalisés (ce qui prouve bien le caractère plus sévère de la transmission)
    • Pourtant, 5.810 personnes sont décédées

Nous sommes donc passés d’une mortalité de 51% à 26% ! Et de fait, entre deux reportages plus sensationnels, et donc plus vendeurs, j’entendais dire que la médecine trouvait des traitements plus efficaces. En effet, 2 fois plus efficaces ! Est-ce que les communicants ont peur de dire que les choses vont mieux, malgré tout ??! Ont-il peur de nous dire certaines vérités concrètes, au risque que certains d’entre nous en profitent pour lâcher du lest ? Certainement, mais c’est très infantilisant. Et comme d’habitude, les lois et la communication alarmiste sont-elles uniquement réservées aux minorités qui de toute manière, n’en ont cure ?! Gouverne-t-on pour une minorité, ou une majorité ? Les politiques nous diraient même pour l’unanimité !

 

Parce que là, on en a marre !!

Comme je le disais plus haut, nous avons pourtant un outil « miraculeux », enfin, pour réconcilier les chiffres et les sentiments : le vaccin.

A nouveau, il est hors de question pour moi de faire un débat éthique ou même analytique sur l’arrivée aussi rapide d’un vaccin, sur son efficacité, sur son obligation ou la gestion politique de celui-ci. Mais politiquement, pourtant, les élus disposent aujourd’hui d’un outil qui doit leur permettre de nous offrir des perspectives. Ces fameuses perspectives dont nous manquons tant, qu’ils appellent pudiquement, et de manière un peu maladroite « la lumière au bout du tunnel ».

C’est ainsi ce qu’ils font, timidement ; et souvent en avançant une année entière de campagne avant d’avoir enfin la paix. Mais ont-ils bien saisi qu’on en a marre ? Vraiment marre ?! Ont-ils bien saisi que nous restons encore patients car l’hiver est propice à l’hibernation ? Mais attendez que le printemps pointe le bout de son nez, la chanson ne sera plus du tout la même ! Ont-ils bien compris que pour certaines personnes, même sans covid, chaque jour qui passe est un don du ciel dont ils devraient pouvoir profiter aisément. Chaque mort compte, c’est vrai ; mais est-ce que chaque jour de vie ne devrait pas compter autant … ?

Comme je l’ai déjà écrit, si je peux comprendre une certaine forme d’improvisation, je garde en mémoire la maxime qui dit que gouverner, c’est prévoir. Et comme on en a marre, je leur demande de commencer, maintenant, à prévoir de manière réaliste (ce qui ne correspond pas tout à fait à « extrêmement prudente », ou encore à « extrêmement prudente » !), et même sans trop s’avancer. Il ne faudrait pas qu’ils prennent des risques …

 

A cet effet, tout aussi modestement, j’ai passé quelques heures sur le site de Sciensano. Pour analyser des chiffres, rien que des chiffres. Du concret, pas des rumeurs, pas des réflexions personnelles. Des statistiques. Les mêmes que celles que les responsables politiques utilisent pour nous garder confinés socialement. Les mêmes que ceux des experts pour nous faire trembler dans leurs interprétations. En voici les points essentiels :

  • La Belgique compte à ce jour, officiellement, 641.411 cas confirmés de Covid

Est-ce un chiffre utile ? Non, en aucun cas. Il est utile à la presse qui se plait à nous le seriner chaque jour, sans prendre le temps d’y adjoindre le nombre d’infectés guéris ! C’est idiot et sensationnaliste.

Mais voici des chiffres plus utiles, qui déterminent l’ensemble des mesures que nous subissons :

  • Parmi tous ces cas, 47.678 personnes infectées ont été hospitalisées

Avec les chiffres de la mortalité, c’est le chiffre le plus important à prendre en compte. Mais à nouveau, dans l’absolu, il ne veut pas dire grand-chose … tout au plus savons-nous, de manière un peu abstraite, que les lits d’hôpitaux sont limités … notamment par choix politique ! On ne refera poas la passé, mais il n’est pas inutile de le prendre en référence pour faire mieux à l’avenir.

  • La Belgique a connu 19.361 morts liés à cette crise

Quand je dis liés à cette crise, il y a un bémol, sur lequel je reviendrai avec d’autres chiffres très importants. Il n’est pas question de soutenir qu’on a inventé des morts pour des prétendues primes ! Mais à nouveau soyons réalistes et concrets afin d’éviter tout sensationnalisme.

 

Relativisons maintenant (uniquement de manière mathématique, s’entend) :

  • Le nombre de personnes hospitalisées est de 7.4% des cas confirmés ; 92.6% des cas confirmés sont donc soit asymptomatiques, soit sont malades comme on peut l’être de n’importe quel autre virus bénin
  • Sur les personnes hospitalisés, « seule » une moyenne de 21% de cas finit aux soins intensifs. Une personne sur 5. Je me permets donc une relativisation mathématique de plus : près de 80% des gens qui sont admis à l’hôpital ne risquent pas leur vie
  • Le nombre de personnes décédées est de 3% des cas confirmés

Ces chiffres sont-ils importants ? Je n’en sais rien … Une vie est une vie, me dira-t-on. Bien que ce soit tout le problème : une vie n’est vraiment importante que si elle touche un de nos proches, pour appeler un chat un chat, sinon on passerait notre temps à pleurer les morts du monde entier ! Autrement dit, il y a encore des millions de gens qui n’ont rien et ne voient pas la mort de si près que ça ! Faut-il leur en vouloir ?!

Soyons honnêtes : qui respecte les gestes barrières avant tout pour les autres et non pour eux-mêmes ? Qui porte le masque d’abord parce qu’il pense que ça va le protéger des microbes des autres ?! Nous avons tous notre part d’égoïsme. Le renier serait se voiler la face.

Mais poursuivons avec des chiffres plus parlants encore (toujours officiels, j’insiste), et d’une très grande utilité :

  • 80% des cas confirmés ont plus de 65 ans
  • La mortalité, au-delà de 65 ans, est à présent de
    • 5,03% sous les 75 ans
    • 13,84% de 75 à 84 ans
    • 24,67% à partir de 85 ans

A contrario, voici les chiffres de mortalité sous les 65 ans : 0.23%. Autrement dit, « seules » 23 personnes sur 10.000 infectées (et non sur 10.000 habitants) ne s’en sortent pas si elles ont moins de 65 ans. « Pire » encore, si on prend les personnes de moins de 45 ans, le nombre passe à 2 personnes sur 10.000 habitants !!

C’est encore trop ? Je ne sais toujours pas. Evidemment que oui pour les proches de ces 2 malheureux. Mais au point de bloquer une société entière ? Le vaccin ne protège lui-même « qu’à » 95%, et nous aurions été heureux s’il était limité à 70%, comme dans le cas de la grippe saisonnière …

Complétons encore :

  • Un strict minimum de 38% des personnes infectées souffrent de comorbidité

Les chiffres publiés par Sciensano sur leur site sont bien trop vagues pour être plus précis mais il est fort à parier que ce chiffre est très largement inférieur à la réalité. En effet, le site liste une série de maladies « conjointes », tout en spécifiant qu’un même malade peut présenter plusieurs types de comorbidités. Je n’ai donc repris que le cas le plus fréquent de commorbidité pour avoir le strict minimum : 38% des personnes décédées faisaient aussi de l’hypertension. Mais pour ne reprendre que les suivantes, et donc sans être exaustif :

  • 30% souffraient de troubles cardio-vasculaires
  • 23% de diabète
  • 14% de troubles respiratoires
  • 13% de troubles rénaux
  • 12% de troubles cognitifs
  • 11% d’obésité
  • Et j’en passe

Enfin, pour la précision, notons que le taux de positivité est très similaire entre les groupes d’âge (excepté les moins de 9 ans, et encore). « Le covid n’épargne personne », comme on se plait à nous le rappeler, sous-entendant que l’on prend tous des risques vitaux. Mais le rhume non plus, n’échappe à personne ! La comparaison est provocatrice, mais elle n’est pas plus réfutable que la première !

 

Autrement dit, en bientôt 10 mois, 0.012% des personnes âgées de moins de 65 ans sont décédées à cause du Covid (chiffres rapportés à une population belge officielle et à 18.78% de personnes âgées d’au moins 65 ans). 1.173 personnes. Avec, peut-être (et même probablement pour un certain nombre), des facteurs de commorbidité. Et avec des exceptions inexplicables, comme la presse se fait presque un « plaisir » de nous faire écarquiller les yeux, pour ne plus parler de ces cas qui prouvent bien que « tout le monde est concerné par ce virus mortel » !

Et je m’arrête ici pour fustiger à nouveau les reflexs trop simplistes que l’on pourrait m’opposer : il est évidemment hors de question ici de dire qu’on peut accepter, ou même comprendre un excès d’égoïsme. Raison pour laquelle j’ai parlé plus haut de vie en société … Tout comme il n’est pas plus question de dire qu’on n’a qu’à isoler les plus âgés, ça ne changera rien pour eux, de toute manière !

Il est toutefois un fait que les hommes et femmes bien portants de moins de 65 ans prennent un risque infiniment plus faible que les autres. Si j’osais écrire un risque nul, on m’opposerait mes propres chiffres. Mais pour la virologie, j’aime à penser que le risque de cette catégorie écrasante de la population est parfaitement acceptable. C’est un fait duquel il faut se nourrir pour réfléchir.

J’en reviens donc au vaccin.

 

Les experts nous bassinent un peu les oreilles avec leur taux de vaccination de 70% pour atteindre une immunité collective suffisante. On peut donc dans un premier temps supposer que ce chiffre est « scientifique », et ne souffre d’aucune remise en question. On peut ensuite supposer qu’il s’agit là de statistiques mondiales et historiques établies suite à l’observation de divers virus. Comme ébola ou la variole …

Or, peut-on établir ce chiffre précis, dans ce cas précis, sur base de virus peu comparables ? Première vraie question, sans sous-entendu, je le jure …

Ensuite, on peut lire leur satisfaction réelle, eux qui ont pour habitude d’apparaitre très « poker face », face au taux de protection du premier vaccin homologué. Il semble que ce taux soit réellement exceptionnel. Et tant mieux ! Mais alors, je répète ma question : est-ce que ce taux de vaccination de 70% est conforme au cas précis de la pandémie que nous connaissons ? Autrement dit : n’est-il pas surestimé ? Autrement dit encore : va-t-il vraiment falloir attendre que 70% de la population soit vaccinée pour lever les interdictions ? Parce qu’on les voit venir, dans le monde entier, avec leurs certificats, et je m’attends à des soucis dans la chaine de production des doses miraculeuses qui vont encore nous trainer des lustres !

 

Comparaison n’est pas raison, mais elle permet tout de même de prendre de la hauteur … Parlons des chiffres de la grippe saisonnière.

Les résaux sociaux se délectent, une fois de plus, de faire le parallèle. Trop souvent par trop de simplisme, encore, mais tendons l’oreille malgré tout : selon les chiffres officiels, environ 600.000 personnes sont infectées chaque année de cette grippe « bénigne » ; 2 à 3% de ces cas doivent être hospitalisés, et parmi ceux-ci, environ 6% décèdent. Environ 1.000 personnes, si on fait le bête calcul. Soit autant de morts que les moins de 65 ans du covid. Mais le plus important de tout : 80% des cas de décès sont des personnes âgées de plus de 65 ans. Tiens, tiens … j’ai déjà lu ça quelque part …

Et ? Qui se fait vacciner contre la grippe saisonnière ?! Sur quelle catégorie de personnes porte la campagne politique ? Les politiques se soucient-ils vraiment de savoir si les jeunes se protègent eux aussi ?! Non, ils se soucient de savoir si on aura assez de doses pour les plus âgés, et si on leur réserve bien la priorité. Et c’est normal. On peut recommencer à parler de relativisons, mais elle n’est plus mathématique cette fois … Je pose la question, avec la force des chiffres : n’en demande-t-on pas trop contre le covid ?

A nouveau, je précise bien ici que je ne milite en aucun cas contre la vaccination du Covid. Je me ferai très certainement vacciner quand on m’en donnera l’occasion, pour le bien de tous, et pour le mien. Car je crois en la science et en la médecine. Je pose simplement (en espérant ne pas être trop simpliste) la question de savoir si, tenant compte de tous ces éléments, un taux de vaccination de 70% de la population est réellement nécessaire pour penser à nous rendre nos vies ? Et donc, selon certains scénarii officiels, toute une année de plus à fustiger les gens qui voudraient retrouver une vie sociale normale … A les menacer, les amender …

Parce que c’est bien le nouveau refrain à la mode des politiques et experts, relayés en chœur par les médias : convaincre de se faire vacciner en très grand nombre, « MAIIIIS il faudra du temps ». Et de cela, je n’en suis vraiment pas si sûr. Si mes parents sont vaccinés, si 2.162.000 habitants belges sont vaccinés, soit un peu moins de 20% de la population, mais 100% des gens ayant plus de 65 ans (même sans comorbidité), sont vaccinés, alors dans ce cas, n’en va-t-il pas de notre responsabilité individuelle, comme pour la grippe saisonnière, de faire le vaccin avant d’avoir le droit de revivre normalement ?

C’est ça, avoir de la perspective ! Parce que si j’ai bien prêté l’oreille, au printemps, tous ces individus à risques seront protégés …

 

Dans le débat politique qui devrait nous unir, je pense qu’il s’agit là d’une question fondamentale. Etre « libérés » en décembre prochain plutôt qu’en avril, qu’est-ce que ça change ? Pas beaucoup pour certains, une éternité pour d’autres.

Ca change la perspective ! Tenir juste cet hiver ou tenir toute une année de plus.

Ca change les vacances et son lot de fausses vérités. A ce titre, comment les experts peuvent-il autant s’en prendre aux gens qui veulent changer d’air, alors que cet été montre, par les chiffres très clairs sur le site de Sciensano, que la mise à l’épreuve de la responsabilité des gens a été un énorme succès, puisqu’aucun rebond sensible n’a été constaté aux retours ? Simplement parce que c’est « facile » pour les experts : la plus élémentaire prise de risque peut faire l’objet d’une interdiction, et c’est même d’une logique virale implacable. Il est clair que si on ne sort jamais, on ne sera jamais infeté !!

Ca change la vie de millions de jeunes qui, statistiquement et égoïstement, ne risquent pratiquement rien, mais à qui on demande d’énormes efforts, sous prétexte que c’était bien pire pendant la guerre (que personne ou presque n’a connue !).     

 

Je ne m’appuie, pour ces questions et réflexions, que sur les chiffres officiels. J’y ajoute simplement ma part d’humanité et de nuance pour établir des perspectives. Sans me cacher derrière la bonne excuse du « si on doit faire marche arrière, c’est pire que tout ». C’est statistique. Et sans faire non plus de technocratie. C’est humainement statistique.

 

A titre personnel, je le répète, je ferai le vaccin quand j’en aurai la possibilité. Il n’est certes pas obligatoire, mais on nous prépare déjà, jour après jour, à une obligation officieuse. Un certificat par ici, un passeport par là, et je m’attends à une preuve à fournir quand on voudra passer les frontières. A ce titre, quelle belle Europe nous avons là, mais c’est, à nouveau, un tout autre débat …

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