Croatie / Krka / Hvar / Split
On arrive sur la fin de notre séjour et déjà, une certaine forme de stress remonte. Hier, en partant faire une visite, nous écoutions la conférence de presse du gouvernement imposant un nouveau confinement à la forme typiquement belgo-belge au pays. Quelle drôle de sensation d’aller découvrir un nouveau magnifique endroit et de se dire en même temps que 2 jours plus tard, nous serions à nouveau dans cette ambiance terriblement anxiogène d’un virus dont on ne sait plus toujours quoi penser.
Comme un lien de cause à effet, la visite du parc national de Krka s’est terminée par un gros coup de gueule de ma part sur une partie du personnel du parc. En effet, à la fin du tour piéton, une navette devait nous ramener au parking dans un car ressemblant fort à nos bus public. Le bus plein, nous attendions donc, calmement, tous munis de nos masques, que le chauffeur daigne démarrer. Il semblait plus intéressé par la discussion avec sa collègue, sensée organiser les navettes, que par le fait de se dire que nous étions donc … confinés à une bonne trentaine dans un espace fort réduit … Passons !
Mais ce n’était pas fini. Au fur et à mesure de l’attente, d’autre petits groupes arrivaient bien entendu. Et notre duo de choc n’a rien trouvé de mieux que les inviter à monter pour entasser tout ce petit monde les uns sur les autres, debout dans les allées, dont certains n’avaient pour seuls masques qu’un bout de papier ou un essuie de plage !!
Je fulminais. Ces navettes sont pourtant régulières, aucune raison de nous amasser comme des sardines dans une boite de conserve !
Arrivé à bon port, 10 minutes plus tard, je laissais le bus se vider et j’allais voir le chauffeur pour lui demander s’il avait bien conscience que son comportement était tout, sauf sérieux. Peu importe qu’il croit ou non dans la virulence du virus, ou même en son existence. Il était responsable d’un comportement inadapté (bien qu’il portait lui-même son masque). Il n’avait aucune réponse à mes questions de savoir pourquoi il avait tant attendu pour démarrer, pourquoi il avait laissé tant de gens s’entasser, pourquoi il avait accepté des gens sans masque, et au final, pourquoi il était aussi bête ?!
Me doutant bien que le type, un peu groggy, tenterait de garder l’incident pour lui, je suis allé trouvé d’autres responsables pour leur demander si cette attitude était normale dans une situation mondiale telle que la nôtre, alors que tant d’endroits pleurent pour avoir des touristes et que ce même tourisme puisse faire vivre tant de gens.
J’avais une idée préconçue ridicule sur la mentalité dans cette partie de l’Europe. Je les imaginais un peu aigris par une guerre pas si lointaine, un peu rustre aussi. Depuis 2 semaines, je me suis aperçu qu’il n’est est rien. J’aurais même tendance à penser que les croates ont une attitude très proche de la notre : ni plus sympas, ni plus fermés (donc très sympas dans leur ensemble ^^). Certains riaient à mes blagues pourries, d’autres avaient un rictus de circonstance. Ici, heureusement pour ma tension nerveuse, la brave dame s’excusa en empoignant son talkie immédiatement pour en discuter avec sa collègue. Mais le mal psychologique était fait et je n’attendais rien de plus qu’une prise de conscience de leur part …
Car de fait, cela fait 2 semaines que nous sillonnons la Croatie avec un véritable plaisir. Ce pays est un réel petit trésor, j’y reviendrai. Mais partout, nous avons bien fait attention à garder nos distances, à porter nos masques en lieux clos, à nous enduire les mains de gel, 10 fois, 20 fois par jour. Même à croiser le moins de gens possible. Mais si j’ai été très agréablement surpris des mesures prises dans les lieux touristiques, comme toujours, ce sont les exceptions qui, outre confirmer les règles, deviennent un danger pour tous. Et ici comme ailleurs, les jeunes (étrangers, notamment ceux qui sont bien plus contrôlés dans leurs pays d’origine limitrophes) se sentent les plus invincibles !
Bref … revenons-en au parc. Krka, c’est un parc fort similaire à Plitvice, dont j’ai déjà parlé. Des lacs, des cascades, des forêts. Chacun des parcs à ses avantages. Plitvice est bien plus spectaculaire, s’il ne fallait en choisir qu’un, il n’y aurait vraiment pas photo. Mais Krka a d’autres atouts.
Le premier, c’est qu’il est bien mieux situé. A proximité immédiate de la côte, à équidistance du nord et du sud du pays. On ne peut pratiquement pas le rater.
Le second est un atout qui peut être vu comme un gros inconvénient : on peut se baigner au pied des plus grosses chutes ! C’est assez génial de se rafraîchir dans un endroit aussi idyllique, après 2 kilomètres de marches dans une chaleur humide intense. Mais évidemment, ça déchire le paysage, et il y a du monde partout.
Et enfin, la réglementation étant plus légère, ici, j’ai osé imiter quelques téméraire qui ont fait volé leur drone au-dessus des chutes ! Je suis impatient de voir les images !
Dernières heures sur la plage, dernière balade dans ces villes et villages si typiques au bords de mer. Dernières photos.
Difficile de ne pas passer par les îles quand on va au « pays des 1.000 îles » ! Et d’un autre côté, comme je l’ai lu en préparant le voyage, quand on en a fait une, on ne va pas dire qu’on les a toutes faites, mais bon … Ca ne change guère des villes côtières du continent …
Nous sommes donc allé sur l’île de Hvar, et dans la ville du même nom. Chaque pays ayant son Saint-Tropez, pourquoi pas mettre un peu de paillettes dans nos vies ?!
Hvar est en effet une ville sympathique, mais qui « dégouline » un peu ! Les ferrys et catamarans drainent des hordes de touristes, les transats ne sont plus en plastic, mais en bois, posé sur les rochers à même la mer, les barques ne sont plus en bois mais en carbone, les yachts ne font plus 15 mètres de long, mais 50. Un château médiéval trône sur la ville, une fois de plus toute brillante, si claire, avec ses toits rouges-orangés. Hvar dispose d’une belle balade le long de la mer, offrant de très beaux panoramas.
Est-ce que Hvar mérite une traversée de 2 heures ? Certainement. Est-elle même une visite indispensable ? Non. Nous ne regrettons pas d’y être allés, d’autant moins que nous avons été happés par un restaurateur, vous savez, ceux qui font du rabattement sur les terrasses. Vous voyez, hein, les super pénibles qui à mon avis font plus fuir qu’attirer ! Ben on s’est fait avoir ! Mais pour la première fois de ma vie, je pense, j’en suis parfaitement heureux ! Le type nous a vendu des produits frais avec prépa maison, pour un prix modique … et il a tenu sa promesse ! Des plats simples, mais délicieuses. Et même, incroyable, des frites maison (impossible de se tromper, aucun étranger ne sait les cuire correctement celles-là, et ils n’ont pas dérogé à la règle !). Ca doit aussi être une première pour moi d’aller sur Trip Advisor pour y mettre une cote (maximale) en sortant d’un resto dans un lieu touristique !
Notre toute dernière visite fut … une erreur !
J’avais le choix entre Zadar, petit village proposant un orgue marin ; et Split, à l’opposé de notre lieu de résidence. La première est classée 2 étoiles dans le guide Michelin, la seconde en compte 3. Nouvelle influence : nous sommes allé à Split.
L’arrivée à Split n’est pas cauchemardesque, mais si j’utilise ce mot, ça n’est pas non plus tout à fait par hasard … Quand on sort de l’autoroute pour descendre sur la ville, s’ouvre alors un panorama … de ville. Avec tous les défauts de nos villes modernes, qui ne laisseront strictement rien à la postérité. Un port industriel au loin, avant un port touristique sans le moindre charme ; Une circulation peu organisée, des parkings bondés, des rues peu entretenues, des murs tagués, une plages qui prend tout à coup des allures brunes ! On n’a jamais une seconde occasion de réussir sa première impression. Je sors de la voiture avec une image sûrement idéalisée de Zadar !
Le premier quart d’heure pédestre n’est pas plus enchanteur, quand je vois, surplombant les bâtices sans aucune âme, un clocher plus avenant. On longe quelques murailles bordées de vendeurs ambulants qui n’ont pas plus de goûts que les gérants de la ville. Et on entre dans la vieille ville. Impressions bizarres et quasi indescriptible. Les bâtiments historiques ressemblent … à des décors de cinémas ! Comme si tout venait d’être construit, là, le mois dernier ! Et tout autour, des ruines limite abandonnées. Je suppose que la rénovation se fait par étape, en partant du centre … ? Vraiment bizarre.
Au hasard de la balade, nouveau trône de fer, pas plus soigné que celui de Dubrovnik. Et en face, un musée à la gloire de « Game of Thrones« , avec en vitrine une reproduction très abile d’une tête de dragon. Heureusement que mon fils n’est pas facilement influençable !
Après 15 nouvelles minutes d’errance à se demander si la visite est intéressante ou pas, retour sur le front de mer, et sa horde de restaurants et cafés. Et pour la toute première fois, une digue de mer bondées de passants. Ca sort de partout, en parfaite insouciance. On tente une rue commerçante, noire de monde. Trop de monde, demi-tour. Il faut manger … Mais ils sont tous les uns sur les autres … On trouve un bar à burgers dont la terrasse permet encore de respirer.
Demain, retour en Belgique. Zadar aurait probablement été une meilleure note de fin.
Nous avons connu 6 logements différents durant ce séjour ! Au grand dam de ma femme !! Mais si le pays n’est pas très peuplé, il est vraiment très étiré du nord au sud. Et pour moi, c’est un pays qui se visite plus qu’il ne se vit dans un endroit unique.
De logements AirBNB en hôtels ****, d’un appartement avec vue sur mer à un camping gigantesque, la grande majorité de nos expériences a été très positive. Je retiendrai en particulier cet appartement au dernier étage sur la côte de Makarska, où, à peine entré, nous avions une vue plongeante sur la mer et à disposition un énorme balcon poussant au farniente absolu !
{Les « trip report » sont toujours écrit en direct, sur place, afin de mieux témoigner des impressions et émotions ressenties, bonnes ou moins bonnes. Le décalage de la parution est simplement dû à une volonté de mise en page correcte, même si les photos publiées ici sont toutes prises au smartphone 🙂 }
